Plusieurs centaines de lycéens opposés à la loi Fillon ont manifesté vendredi à Lille et dans plusieurs villes du Sud-Ouest pour dénoncer les "violences policières", au lendemain d'une journée nationale d'action marquée par des incidents avec les forces de l'ordre.
A Lille, entre 300 et 400 lycéens ont défilé dans la matinée devant la préfecture du Nord, où des CRS avaient chargé jeudi plusieurs centaines d'élèves.
Plusieurs manifestants qui ont lancé des projectiles sur les forces de l'ordre ont été interpellés, a-t-on indiqué de source policière.
Les lycéens ont également tenté de se rendre au siège départemental de l'UMP, dont les accès ont été bloqués par les forces de l'ordre.
En Midi-Pyrénées, environ 300 lycéens bloquent à Toulouse les entrées du lycée Saint-Sernin autour duquel une centaine de CRS se sont déployés, prêts à intervenir. A Montauban, des lycéens bloquent également l'accès au lycée Bourdelle.
Dans la matinée, le ministre de l'Intérieur Dominique de Villepin a déclaré que "l'ensemble des lycées avaient été débloqués" afin de faire respecter "la liberté d'accès" aux établissements scolaires.
Sur France 2, le ministre a évoqué les heurts de la veille entre lycéens et forces de l'ordre, qui ont fait plusieurs blessés et conduit à des interpellations.
Il a affirmé que parmi les manifestants figuraient "de nombreux groupuscules violents, agressifs".
Jeudi, le ministre de l'Education, François Fillon avait prévenu qu'à "chaque fois qu'il y aura un blocage, il y aura une intervention avec les moyens nécessaires pour y mettre fin".
Après l'indignation des syndicats d'enseignants et partis de gauche, l'Union nationale des étudiants de France (Unef) a condamné vendredi "avec la plus grande fermeté ces violences injustifiables".
Dans un communiqué, le syndicat estime que ces violences "peuvent être sources de graves dérives". "L'Unef appelle le ministre (de l'Education) à la raison et demande que les conditions d'un retour au dialogue soient créées par le gouvernement dans les plus brefs délais", ajoute le texte.
De son côté, le Snes a de nouveau dénoncé "l'intimidation et l'usage de la force publique" et mis en garde contre "le risque de nouveaux incidents plus graves".
Le syndicat d'enseignants accuse le gouvernement de chercher à "diviser la communauté éducative en tentant d'opposer lycéens, parents et personnels".
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