L'école en danger! (00005 (00010
Depuis que le « non» caracole en tête, il est remarquable de constater que les tenants du «oui» nous disent: «Ecoutez, vous n'avez rien compris, nous allons vous expliquer ». Quand ce ne sont pas des insulttes, par exemple le fameux « néo-con » du ministre anglais (00013 , ou bien « ce sont des gens qui ne réfléchissent pas ». (00018
Quand ce n'est pas le mépris, ils avancent des arguments d'ordre affectif ou émotionnel «la France sera affaiblie.. (0036 . .Si le « non» l'emporte, ce sera le chaos. (00008 ..le « non» menace la construction européenne... .etc.. » Mais rien sur une vraie explication de texte (0040 .
Lors d'une émission, un journaliste demandait à un écrivain en vogue, deux raisons qui le poussaient à voter en faveur de la constitution. L'homme de plume répondait sans ambages: «Le réel ». Le journaliste poursuivit «et la suivante? » : «et bien, le réel ». Voilà comment on nous vend la constitution. C'est un peu cours. (0050 .
Ce mot pour parler d'une comparaison entre la constitution de 1958 et celle qui nous est soumise, sur un point fondamental de notre société: l'Education
Constitution de 1958 (article 13) : La Nation garantit l'égal accès de l'enfant et de l'adulte, à l'instruction, à la formation professionnelle et à la culture.
L'organisation de l'enseignement public gratuit et laïque à tous les degrés est un devoir de l'Etat.
Constitution européenne (article II-74) : (0061
1 - Toute personne a droit à l'éducation, ainsi qu'à l'accès à la formation professionnelle et continue.
2 - Ce droit comporte la faculté de suivre gratuitement l'enseignement obligatoire.
3 - La liberté de créer des établissements d'enseignement dans le respect des principes démocratiques, ainsi que le droit des parents d'assurer l'éducation et l'enseignement de leurs enfants conformément à leurs convictions religieuses, philosophiques et pédagogiques, sont respectés selon les lois qui en régissent l'exercice.
Commentaires:
Si la constitution de 1958 affirme et reconnaît la gratuité à tous les degrés, y compris l'école maternelle et le lycée, celle qui nous est proposée ne prévoit la gratuité uniquement que pour l'enseignement obligatoire. Selon la loi nationale, l'école est obligatoire de 5 à 16 ans (00018 . Cela signifie de facto, la remise en cause de la gratuité à l'école maternelle (petites et moyennes sections) et au lycée au-delà des 16 ans (0044 (voir les réformes Ferry/Fillon (0051 ).
La Nation n'a donc plus d'obligation dans la nouvelle constitution. Elle laisse la « liberté» aux parents d'assurer« l'éducation et l'enseignement conformément à leurs convictions religieuses etc.. ». Cela induit un transfert de responsabilité de 1 , Etatl Nation vers les familles. La notion de laïcité (principe fondateur de la République) disparaît et renforce les approches religieuses. D'autant plus que la constitution européenne institutionnalise la création d'établissements confessionnels ou autres.
N'oublions pas que dans le débat actuel, il y a un certain Chef de parti qui souhaite remettre en cause la loi de 1905, sur la séparation de l'église et de l'Etat. C'est bien l'école de la République qui est menacée où l'égalité des chances sera en fonction des moyens de chaque famille.
Paraît-il que c'est cela la modernité!
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